Sécheresse occulaire

Simple gêne occasionnelle ou sensation d'œil sec chronique, la sécheresse oculaire peut survenir chez de nombreuses personnes et être une véritable incommodité au quotidien. 

Causée par une mauvaise qualité ou une baisse de la production de larmes, la sécheresse oculaire est due à toutes perturbations du film lacrymal, la fine couche de larmes recouvrant la cornée et qui sert à lubrifier et protéger l’œil. Le film lacrymal est composé de trois couches (cf schéma) et c’est une anomalie de l’une de ses couches, qui va entrainer la rupture du film et déclencher les symptômes tels que des brûlures, picotements, rougeurs des yeux ou encore sensation d’avoir un corps étranger, une photophobie, sensibilité au vent ou des troubles visuels dans les cas les plus sévères. L’impact de ces symptômes dans la vie de tous les jours est souvent important, empêchant ainsi les personnes souffrant de lire trop longtemps, d’utiliser des écrans ou encore de conduire.

Attention, il ne faut cependant pas confondre une réelle sécheresse oculaire avec la sensation d’yeux secs et fatigués pouvant survenir après une  utilisation prolongée d’écrans, ou après une exposition à des produits irritants.

La sécheresse oculaire est le plus souvent retrouvée chez les femmes, la production du film lacrymal étant sous contrôle nerveux et hormonal, notamment par les androgènes, hormones mâles qui favorisent la production de lipides par les glandes Meibomius. Ainsi les femmes, notamment après la ménopause suite à la diminution des hormones sexuelles, sont plus à risque d’être touchées par une sécheresse oculaire. Environ 15% des femmes de
plus de 60 ans serait atteinte de sécheresse oculaire, il est donc important d’avoir un suivi ophtalmologique régulier, une fois tous les deux ans, passé cet âge-là. 

Les yeux secs peuvent aussi être dû à des maladie auto-immune (syndrome de Gougerot-Sjögren, polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux...), un diabète, une infection par le VIH ou une dysthyroïdie, ces différentes pathologies pouvant entraîner une hyposécrétion de larmes. De plus, certains traitements médicamenteux peuvent aussi être à l’origine d’une sécheresse oculaire, comme certains antidépresseurs anticholinergiques, les
antihistaminiques, les β-bloquants, l'isotrétinoïne, les anti androgénique ou encore certain anticancéreux.

D’autre facteurs peuvent causer une instabilité du film lacrymal, tel qu’une blépharite, de la rosacée ou une dermatite séborrhéique, qui vont créer un dysfonctionnement des glande Meibomius, ou encore des facteurs mécaniques comme le port de lentilles ou certaines chirurgies ophtalmiques.

L’utilisation de certains collyres contenant des conservateurs tel que le benzalkonium, comme les collyres traitant le glaucome par exemple, peuvent aussi entraîner ou aggraver une sécheresse oculaire, il est donc important d’en parler à son ophtalmologiste afin d’obtenir un traitement adapté. 

Si la sécheresse oculaire peut-être simplement un problème transitoire, dépendamment des facteurs déclenchants, elle peut aussi devenir chronique et entraîner des complications telles que des lésions de la cornée, aussi appelées kératites. Ainsi une prise en charge précoce et adaptée est importante pour limiter ces complications. Lors d’une première apparition des symptômes de sécheresse oculaire, d’une aggravation de symptômes ou si leurs apparitions concordent avec une prise de médicaments, il est important de consulter un médecin dans les jours qui suivent, afin d’avoir un avis médical.

Les première chose à faire pour limiter les sensations d’yeux sec seront de limiter l’exposition au facteurs aggravant, en limitant les temps devant un écran par exemple ou en installant un humidificateur dans une pièce trop sèche, ou bien en portant des lunettes de soleil à l’extérieur pour protéger vos yeux. 

Dans le cas où vous souffrez déjà de sécheresse oculaire, le traitement de première intention sera les larmes artificielles, des collyres composés de carbomère ou d’acide hyaluronique, plus ou moins fluides à instiller quand la gêne se fait ressentir. Les plus fluides seront plus indiqué pour les utilisés au cours de la journée ou lors d’activité nécessitant d’avoir une certaine acuité visuelle, car bien que leur action soit plus brève ils ont l’avantage de ne pas causer de flou visuel. Alors que les plus visqueux, ayant une action plus longue, pourraient plutôt être utilisé le soir ou lorsqu’un flou visuel ne sera pas gênant pour le patient.

Il convient d’utiliser des collyres hydratant de préférence sans conservateur, ceux-ci pouvant être irritants pour les yeux déjà fragilisés et d’adapter la galénique aux patients, dosettes individuelles, flacons multidoses ou encore sprays. Il est tout à fait possible pour un même patient d'utiliser plusieurs types de collyres, pour les adapter à ses différentes activités au cours de la journée par exemple.

L’instillation des collyres peut se faire à la demande au cours de la journée, ou bien en anticipation d’une activité causant une gêne (avant un  travail sur écran ou lors d’une activité en extérieur par temps sec par exemple), mais il est aussi recommandé de les utiliser matin et soir en systématique afin de contrer la sécheresse oculaire qui s'intensifie la nuit.

Il est important de ne pas instiller plus d’une goutte de collyre à la fois, l'œil ne pouvant pas absorber trop de produit d’un coup et de bien garder un temps d’attente, 5 à 10 minutes, entre deux instillations de collyres.

De plus, en complément des collyres, il est important d’avoir une alimentation riche en oméga 3, qui peuvent contribuer à soulager les symptômes. Il existe des compléments alimentaires enrichis en oméga 3, mais aussi de vitamines et minéraux, comme les vitamines C et E et le zinc, qui aident à protéger les cellules du stress oxydatifs et maintenir une vision normale. A prendre une a deux fois par jour, ils peuvent vous être conseillés en compléments d’une alimentation équilibrée.

Tous les collyres et compléments alimentaires sont disponibles sur recommandations de votre pharmacien sans ordonnance, alors n’hésitez pas venir demandez conseil à votre pharmacien dans l’attente d’une consultation médicale.